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Le Rappel - Friday, May 24, 1895
Londres, 22 mai.
L'affaire Oscar Wilde a commencé ce matin devant la cour d'assises.
Oscar Wilde entre à dix heures et demie.
Il est beaucoup plus pâle qu'hier. On dirait que le résultat du procès Taylor l'a sérieusement affecte.
Le ministère public développe l'accusation avec une grande précision.
Bien que les faits reprochés à Oscar Wilde soient de ceux qui s'accomplissent dans la solitude la plus absolue, des preuves suffisamment précises seront, dit-il, présentées.
Le premier témoin appelé est Shelley. Le témoin raconte les faits que nous connaissons déjà.
Pendant qu'il parle, le marquis de Quensberry entre dans la salle. Sa figure ne porte aucune trace d'émotion, malgré sa récente rencontre avec son fils.
Alfred Wood donne son témoignage qui est déjà connu.
Lord Queensberry et son fils Londres, 22 mai.
Le marquis de Queensberry et son fils aîné, lord Douglas de Hawick, qu'il ne faut pas confondre avec son frère lord Alfred Douglas, ont compara aujourd'hui devant le tribunal de police de Marlborough-Street, inculpés tous deux d'avoir causé hier des désordres sur la voie publique.
Lord Douglas portait sur sa figure quelques marques de la colère paternelle.
Le père et le fils sont restés d'une froideur de glace l'un envers l'autre.
Après la déposition d'un des policemen qui les ont arrêtés, le marquis de Queensberry raconte à son tour qu'il n'a frappé son fils que pour se défendre.
L'avocat de lord Douglas produit un paquet de lettres que le marquis aurait écrites à son fils et dans lesquelles il a relevé des accusations dégradantes contre les deux fils du marquis, contre lady Douglas et d'autres membres de la famille.
Lord Douglas avait demandé à son père de cesser l'envoi de ces lettres, mais le merquis n'avait pas tenu compte de cette demande et était allé, à la maison de son fils ou il avait fait du scandale.
Le marquis de Queensberrv déclare que ses lettres n'étaient nullement indécentes. Il dit qu'il est allé à la maison de son fils parce qu'on lui avait dit que Oscar Wilda habitait avec lui. Il ne voulut quitter la maI son que lorsque lady Douglas lui donna sa parole d'honneur que son second fils n'était pas dans la maison.
Le juge n'a pas voulu considérer la question de savoir qui a commencé la querelle, et il a condamné, le père et le filop il fournir caution de 12,500 francs chacun pour six-mois, afin qu'ils se tiennent tranquilles.
AMÉDÉE BLONDEAU.
Le Rappel - Sunday, May 26, 1895
Londres, 24 mai.
Le procès d'Oscar Wilde a repris ce matin devant la cour d'assises.
Sir Edouard Clarke prononce la défense.
L'avocat refuse d'entrer dans tous les détails des preuves apportées par les témoins, parce que ces preuves sont très incomplètes.
Dès qu'il a terminé, Oscar Wilde est appelé à témoigner. On lui donne une chaise.
Interrogé par son défenseur, Wilde raconte qu'il a connu pendant des années la famille Queensberry et que, actuellement, il est encore dans les termes de l'amitié avec elle.
Il déclare que toutes ses affirmations dans les procès précédents ont été l'expression de la vérité. Il n'a ni à expliquer ni à modifier aucune d'entre elles.
Lord A. Douglas resta à Londres pendant trois semaines, après le procès Queensberry; mais il alla à l'étranger, sur le désir même que lui a exprimé Wilde avant le premier procès contre lui.
Oscar Wilde reconnait qu'il a constamment correspondu par écrit avec Alfred Douglas.
Le ministère public demande: « Les deux lettres qui ont été produites peuvent-elles être considérées comme un exemple du style dont vous vous serviez pour lui écrire?» « Non, répond Wilde. Cette lettre datée de Torquey était une sorte de poème en prose, répondant à un poème en vers que lord Alfred Douglas m'avait envoyé. »
Wilde excuse son habitude de commencer ses lettres à lord Alfred Douglas par ces mots: « My own boy », en disant que lord Alfred Douglas était plus jeune que lui par les années, par le tempérament et par le caractère.
Le ministère public prend en main la fameuse lettre que Wilde considère comme un poème en prose, en y relevant la phrase suivante: « Vos lèvres purpurines sont faites pour la musique des chants et pour la folie des baisers », demande à Wilde si c'est là une manière décente d'écrire à un jeune homme.
-- C'est une chose littéraire, répond Wilde. C'est comme un sonnet de Shakespeare; c'est une façon fantasque et extravagante d'écrire à un jeune homme. La question n'est pas de savoir si une chose est convenable ou juste: c'est une expression littéraire. Je considère cette phrase, pour un artiste, comme une manière magnifique de s'adresser à un jeune tomme d'esprit cultivé, plein de charme, de distinction.
L'interrogatoire de Wilde porte ensuite sur ses relations avec Taylor. Il avoue qu'il est allé chez Taylor cinq ou six fois, qu'il y a rencontré Mavor et Schwabe, ainsi que Wood. Il n'y a jamais rencontré les deux frères Parker.
D'ailleurs, la société qui se réunissait chez Taylor n'était pas uniquement composée de jeunes gens. Il y avait aussi des hommes de son âge. Wilde considérait Taylor comme un gai compagnon. Ces jeunes hommes n'avaient pour Wilde aucun charme intellectuel, mais ils intéressaient Wilde; car ce dernier aimait beaucoup la louange et l'admiration. Il aimait à être placé par eux sur an piédestal.
« La louange, dit-il, venant de n'importe qui, est toujours délicieuse. »
-- Quel charme trouviez-vous dans Taylor? demande le ministère public. -- Charme, ce n'est pas le mot propre, dit Wilde; mais je trouvais Taylor un homme de beaucoup de bon goût; ce n'était pas un intellectuel, mais il était adroit.
L'appartement de Taylor était très gai, placé tout auprès de l'admirable abbaye de Westminster. Taylor, qui avait décoré cet appartement avec une certaine science artistique, lui présenta sept ou huit jeunes gens des noms desquels Wilde ne se souvient pas.
Il connaissait déjà Taylor depuis cinq mois quand il lui offrit un dîner à l'occasion de sa été.
L'interrogatoire se poursuit sur tous les chefs d'accusation. Wilde nie tout, même les déclarations du masseur et de la femme de chambre de l'hôtel Savoy.
L'interrogatoire se termine brusquement là-dessus.
Le marquis de Queensberry, pendant toute la durée de cet interrogatoire, se tenait debout, bien en vue de tous, écoutant avec attention les déclarations de Wilde.
Après la déclaration d'Oscar Wilde, son défenseur reprend la parole, puis le solicitor général commence sa réplique dont la fin est renvoyée à demain.
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londres, 2224 mai.
l'affaire oscarle procès d'oscar wilde a commencérepris ce matin devant la cour d'assises.
sir edouard clarke prononce la défense.
l'avocat refuse d'entrer dans tous les détails des preuves apportées par les témoins, parce que ces preuves sont très incomplètes.
dès qu'il a terminé, oscar wilde entreest appelé à dix heurestémoigner. on lui donne une chaise.
interrogé par son défenseur, wilde raconte qu'il a connu pendant des années la famille queensberry et demieque, actuellement, il est encore dans les termes de l'amitié avec elle.
il est beaucoup plus pâle qu'hier. on diraitdéclare que le résultat dutoutes ses affirmations dans les procès taylorprécédents ont été l'expression de la vérité. il n'a sérieusement affecteni à expliquer ni à modifier aucune d'entre elles.
lord a. douglas resta à londres pendant trois semaines, après le procès queensberry; mais il alla à l'étranger, sur le désir même que lui a exprimé wilde avant le premier procès contre lui.
oscar wilde reconnait qu'il a constamment correspondu par écrit avec alfred douglas.
le ministère public développedemande: « les deux lettres qui ont été produites peuvent-elles être considérées comme un exemple du style dont vous vous serviez pour lui écrire?» « non, répond wilde. cette lettre datée de torquey était une sorte de poème en prose, répondant à un poème en vers que lord alfred douglas m'avait envoyé. »
wilde excuse son habitude de commencer ses lettres à lord alfred douglas par ces mots: « my own boy », en disant que lord alfred douglas était plus jeune que lui par les années, par le tempérament et par le caractère.
le ministère public prend en main la fameuse lettre que wilde considère comme un poème en prose, en y relevant la phrase suivante: « vos l'accusationèvres purpurines sont faites pour la musique des chants et pour la folie des baisers », demande à wilde si c'est là une manière décente d'écrire à un jeune homme.
-- c'est une chose littéraire, répond wilde. c'est comme un sonnet de shakespeare; c'est une façon fantasque et extravagante d'écrire à un jeune homme. la question n'est pas de savoir si une chose est convenable ou juste: c'est une expression littéraire. je considère cette phrase, pour un artiste, comme une manière magnifique de s'adresser à un jeune tomme d'esprit cultivé, plein de charme, de distinction.
l'interrogatoire de wilde porte ensuite sur ses relations avec une grande précisiontaylor. il avoue qu'il est allé chez taylor cinq ou six fois, qu'il y a rencontré mavor et schwabe, ainsi que wood. il n'y a jamais rencontré les deux frères parker.
bien que les faits reprochésd'ailleurs, la société qui se réunissait chez taylor n'était pas uniquement composée de jeunes gens. il y avait aussi des hommes de son âge. wilde considérait taylor comme un gai compagnon. ces jeunes hommes n'avaient pour wilde aucun charme intellectuel, mais ils intéressaient wilde; car ce dernier aimait beaucoup la louange et l'admiration. il aimait à oscar wilde soient de ceux qui s'accomplissent dansêtre placé par eux sur an piédestal.
« la solitude la plus absolue, des preuves suffisamment précises serontlouange, dit-il, présentéesvenant de n'importe qui, est toujours délicieuse. »
-- quel charme trouviez-vous dans taylor? demande le ministère public. -- charme, ce n'est pas le mot propre, dit wilde; mais je trouvais taylor un homme de beaucoup de bon goût; ce n'était pas un intellectuel, mais il était adroit.
le premier témoin appell'appartement de taylor était très gai, placé est shelleytout auprès de l'admirable abbaye de westminster. le témoin raconte les faits que nous connaissonstaylor, qui avait déjàécoré cet appartement avec une certaine science artistique, lui présenta sept ou huit jeunes gens des noms desquels wilde ne se souvient pas.
pendant qu'il parle, le marquis de quensberry entre dans la salle. sa figure ne porte aucune trace d'émotion, malgré sa récente rencontre avec son fils.
alfred wood donne son témoignage qui estil connaissait déjà connutaylor depuis cinq mois quand il lui offrit un dîner à l'occasion de sa été.
lord queensberryl'interrogatoire se poursuit sur tous les chefs d'accusation. wilde nie tout, même les déclarations du masseur et son fils londres, 22 maide la femme de chambre de l'hôtel savoy.
l'interrogatoire se termine brusquement là-dessus.
le marquis de queensberry et son fils aîné, lord douglaspendant toute la durée de hawickcet interrogatoire, qu'il ne faut pas confondrese tenait debout, bien en vue de tous, écoutant avec son frère lord alfred douglas, ont compara aujourd'hui devant le tribunalattention les déclarations de police de marlborough-street, inculpés tous deux d'avoir causé hier des désordres sur la voie publique.
lord douglas portait sur sa figure quelques marques de la colère paternelle.
le père et le fils sont restés d'une froideur de glace l'un envers l'autrewilde.
après la dépositionéclaration d'un des policemen qui les ont arrêtés'oscar wilde, son défenseur reprend la parole, puis le marquis de queensberry racontesolicitor général commence sa réplique dont la fin est renvoyée à son tour qu'il n'a frappé son fils que pour se défendredemain.
l'avocat de lord douglas produit un paquet de lettres que le marquis aurait écrites à son fils et dans lesquelles il a relevé des accusations dégradantes contre les deux fils du marquis, contre lady douglas et d'autres membres de la famille.
lord douglas avait demandé à son père de cesser l'envoi de ces lettres, mais le merquis n'avait pas tenu compte de cette demande et était allé, à la maison de son fils ou il avait fait du scandale.
le marquis de queensberrv déclare que ses lettres n'étaient nullement indécentes. il dit qu'il est allé à la maison de son fils parce qu'on lui avait dit que oscar wilda habitait avec lui. il ne voulut quitter la mai son que lorsque lady douglas lui donna sa parole d'honneur que son second fils n'était pas dans la maison.
le juge n'a pas voulu considérer la question de savoir qui a commencé la querelle, et il a condamné, le père et le filop il fournir caution de 12,500 francs chacun pour six-mois, afin qu'ils se tiennent tranquilles.
amédée blondeau.