LE PROCÈS OSCAR WILDE

Après l’abandon de la poursuite des scandaleux débats du procès Oscar Wilde on pouvait croire cette malpropreté anglaise définitivement enterrée — mais en se trompait. — Nos voisins d’outre-Manche nous avaient déjà donné la mesure de leur manque de sens moral dans cette vieille affaire des scandales de Londres, où l’on apprit le rôle que quelques vieux mylords anglais faisaient jouer aux jeunes télégraphistes.

Le souvenir de ces érotiques débats qui furent une bonne aubaine pour la presse anglaise, est resté dans la mémoire de nés confrères londoniens ; aussi se réjouissent-ils de la tournure nouvelle que prend le procès Oscar Wilde.

On connaît les faits. A la suite des écrasantes et malpropres révélations faites au cours des audiences précédentes sur le compte d’Oscar Wilde, celui-ci a fait déclarer par son avocat qu’il abandonnait sa plainte contre le marquis de Queensberry. Mais l’affaire ne s'est pas terminée ainsi : la cour a retenu le procès et le jury a rapporté un verdict déclarant que l’accusation publique faite par le marquis de Queensberry était justifiée et avait été portée dans l’intérêt public. Ce verdict qui équivaut à une sévère condamnation pour Oscar Wilde a été applaudi par les assistants.

A la suite des écrasantes et malpropres révélations faites au cours des audiences précédentes sur le compte d’Oscar Wilde, celui-ci a fait déclarer par son avocat qu’il abandonnait sa plainte contre le marquis de Qneensberry. Mais l’affaire ne s’est pas terminée ainsi : la cour a retenu le procès et le jury a rapporté un verdict déclarant que l’accusation publique faite par le marquis de Queensberry était justifiée et avait été portée dans l’intérêt public. Ce verdict qui équivaut à une sévère condamnation pour Oscar Wilde a été applaudi par les assistants.
Malgré ce coup de théâtre, l’affaire ne s’est point terminée par le désistement du plaignant. La Cour a retenu le procès et le jury a rapporté un verdict déclarant que l’accusation publique faite par le marquis de Queensberry était justifiée et avait été portée dans l’intérêt public. Ce verdict qui équivaut à une révérer condamnation pour M. Oscar Wilde a été applaudi par les assistants.

Le marquis, remis immédiatement en liberté, reçoit force poignées de mains et félicitations. Mais ce n’est pas fini : avant que l’accusé d’hier, devenu aujourd'hui justicier, ne quitte la cour, son avoué, M. Russell, adresse la lettre suivante au directeur des poursuites publiques, M. Hamilton Cuffe :

Le marquis, remis immédiatement en liberté, reçoit force poignées de mains et félicitations. Mais ce n'est pas fini avant que l'accusé d'hier, devenu aujourd'hui justicier, ne quitte la cour, son avoué, M. Russell, adresse la lettre suivante au directeur des poursuites publiques, M. Hamilton Cuffe:

« Pour éviter que la justice se trouve en défaut, je crois devoir vous envoyer immédiatement une copie des dépositions de tous nos témoins, en même temps qu’une copie du compte rendu scénographique des débats. »

« Pour éviter que la justice se trouve en défaut, je crois devoir vous envoyer immédiatement une copie des dépositions de tous nos témoins, en même temps qu'une copie du compte rendu sténographique des débats. »

Aussitôt, un mandat d’arrêt était lancé contre Oscar Wilde.

Cependant, le marquis de Queensberry avait informé Wilde qu’il ne s’opposerait pas à sa fuite, mais que s’il emmenait son fils avec lui, il le tuerait comme un chien. Pour se disculper, Wilde adressait à L’Evening-News la lettre suivante :

« Il m’eût été impossible d’établir mes griefs sans appeler en témoignage lord Alfred Douglas contre son père. Lord Alfred Douglas désirait vivement que je le fisse, mais je n’y ai pu consentir. Plutôt que de le placer dans une si pénible position, j’ai résolu de retirer ma plainte et de prendre sur mes épaules tout le poids de l'ignominie et de la honte qui résultent pour moi de cette affaire. »

De son côté, M. Wilde datait de l'hôtel de Holborn viaduct une lettre adressée à l'Evening News et rédigée en ces termes: « Il m'eût été impossible d'établir mes griefs sans appeler en témoignage lord Alfred Douglas contre son père. Lord Alfred Douglas désirait vivement que je le fisse, mais je n'y ai pu consentir. Plutôt que de le placer dans une si pénible position, j'ai résolu de retirer ma plainte et de prendre sur mes épaules tout le poids de l'ignominie et de la honte qui résultent pour moi de cette affaire. »

Depuis ce moment M. Wilde se doutait bien que les choses ne se passeraient pas aussi simplement qu’il l’aurait désiré ; il changea d’hôtel, pour dépister la police, mais il n’en fut pas moins arrêté vendredi soir, à six heures, au Cadogan Hôtel pur deux policemen.

Ils obéissaient à un mandat de sir John Bridge, président du tribunal de Bow Street, lequel avait examiné personnellement deux des témoins cités par lord Queensberry, après avoir reçu communication de la lettre adressée au procureur Hamilton Cuffe.

Il passa une partie de l’après-midi à un autre hôtel, le Cadogan, de Sloane Street, et c’est là que, vers six heures du soir, deux détectives vinrent l’arrêter. Ils obéissaient à un mandat de sir John Bridge, président du tribunal de Bow Street, lequel avait examiné personnellement deux des témoins cités par lord Queensberry, après avoir reçu communication de la lettre adressée au procureur Hamilton Cuffe.
Il passa une partie de l'après-midi à un autre hôtel, le Cadogan, de Sloane street, et c'est la que, vers six heures du soir, deux détectives vinrent l'arrêter. Ils obéissaient à un mandat de sir John Bridge, président du tribunal de Bow street, lequel avait examiné personnellement deux des témoins cités par lord Queensberry, après avoir reçu communication de la lettre adressée au procureur Hamilton Cuffe.

M. Wilde se trouvait en compagnie des deux fils du marquis, lord Douglas de Hawick (le fils aîné et héritier depuis la mort de lord Drumlanrig) et lord Alfred Douglas. Il était étendu sur une chaise longue et fumait. Quand un des détectives lui ent expliqué l’objet de sa visite, il demanda ce qu’on allait faire de lui : « Vous conduire à Scotland yard. — Serai-je gardé toute la nuit dans une cellule? Oui. —Pourrai-je fournir une caution? — Ce lest pas à moi à vous le dire. — Fumer? —-Nous ne le savons pas. »

M. Wilde se trouvait en compagnie des deux fils du marquis, lord Douglas de Hawick (le fils aîné et héritier depuis la mort de lord Drumlanrig) et lord Alfred Douglas. Il était étendu sur une chaise longue et fumait. Quand un des détectives lui eut expliqué l'objet de sa visite, il demanda ce qu'on allait faire de lui: « Vous conduire à Scotland yard. -- Serai-je gardé toute la nuit dans une cellule? --Oui. -- Pourrai-je fournir une caution? -- Ce n'est pas à moi à vous le dire. -- Fumer? -- Nous ne le savons pas. »
M. Wilde se trouvait en compagnie des deux fils du marquis, lord Douglas de Hawick (le fils aîné et héritier depuis la mort de lord Drumlanrig) et lord Alfred Douglas. Il était étendu sur une chaise longue et fumait. Quand un des détectives lui eut expliqué l’objet de sa visite, il demanda ce qu’on allait faire de lui : « Vous conduire à Scotlaud yard. — Serai-je gardé toute la nuit dans une cellule ? — Oui. — Pourrai-je fournir une caution ? — Ce n’est pas à moi à vous le dire. — Fumer ? — Nous ne le savons pas. »
M. Wilde se trouvait en compagnie des deux fils du marquis, lord Douglas de Hawick et lord Alfred Douglas. Il était étendu sur une chaise longue et fumait. Quant un des détectives lui eut expliqué l'objet de sa visite, il demanda ce qu'on allait faire de lui: « Vous conduire à Scotland yard. -- Serai-je gardé toute la nuit dans une cellule? -- Oui. -- Pourrai-je fournir une caution ? -- Ce n'est pas à moi à vous le dire. -- Fumer? -- Nous ne le savons pas. »
M. Wilde se trouvait en compagnie des deux fils du marquis, lord Douglas de Hawick (le fils aîné et héritier depuis la mort de lord Drumlenrig) et lord Alfred Douglas. Il était étendu sur une chaise longue et fumait. Quand un des détectives lui eut expliqué l'objet de sa visite, il demanda ce qu'on allait faire de lui:

Après cette conversation, M. Wilde se décida à monter dans le fiacre qui avait amené les policemen et à les suivre à Scotland yard, non sans emporter, pour se distraire pendant le trajet, un exemplaire du Yellow book, qui est une publication littéraire trimestrielle. En descendant de voiture, il manqua de tomber par terre, à quoi l’on vit qu’il avait fait d’abondantes libations. Enfin à huit heures du soir, il était transféra de Scotland yard à Bow Street, où il fut fouillé. Il ne fit aucune remarque à la lecture du mandat d’arrêt, mais demanda qu'on lui redit la date (25 mars dernier) sur laquelle s’appuie surtout l’accusation formée par la procédure anglaise, de préciser et de prouver un fait spécial. Une forte caution que vint offrir lord Alfred Douglas pour sa mise en liberté conditionnelle fut refusée et il fut enfermé dans une cellule : son traitement y est exactement pareil à celui qu’on fait subir aux autres prisonniers. C’est ce matin, à dix heures, qu’il a dû comparaître devant sir John Bridge.

Après cette conversation, M. Wilde se décida à monter dans le fiacre qui avait amené les policemen et à les suivre à Scotlandyard, non sans emporter, pour se distraire pendant le trajet, un exemplaire du Yellow book, qui est une publication littéraire trimestrielle. En descendant de voiture, il manqua de tomber par terre, à quoi l'on vit qu'il avait fait d'abondantes libations. Enfin, à huit heures du soir, il était transféré de Scotland yard à Bow street, où il fut fouillé. Il ne fit aucune remarque à la lecture du mandat d'arrêt, mais demanda qu'on lui redit la date (25 mars dernier) sur laquelle s'appuie surtout l'accusation formée par la procédure anglaise, de préciser et de prouver un fait spécial. Une forte caution que vint offrir lord Alfred Douglas pour sa mise en liberté conditionnelle fut refusée et il fut enfermé dans une cellule : son traitement y est exactement pareil à celui qu'on fait subir aux autres prisonniers. C'est ce matin, à dix heures, qu'il a dû comparaître devant sir John Bridge.
Après cette conversation, M. Wilde se decida à aller dans le fiacre qui avait amené les policemen et à les suivre â Scotland yard. En descendant de voiture, il manqua de tomber par terre, à quoi l'on vit qu'il avait fait d'abondantes libations. Enfin, à huit heures du soir, il était transféré de Scotland yard à Bow street, où il fut fouillé. Il ne fit aucune remarque à la lecture du mandat d'arrêt, mais demanda qu'on lui redît la date (25 mars dernier) sur laquelle s'appuie surtout l'accusation formée par la procédure anglaise, de préciser et de prouver un fait spécial. Une forte caution que vint offrir lord Alfred Douglas pour sa mise en liberté conditionnelle fut refusée et il fut enfermé dans une cellule: son traitement y est exactement pareil à celui qu'on fait subir aux autres prisonniers. C'est hier matin, à dix heures, qu'il a dû comparaître devant sir John Bridge.

Le crime contre nature dont M. Wilde aura à répondre vient immédiatement dans l’échelle pénale anglaise, après le crime de meurtre. Si sa culpabilité est établie, il pourra être condamné à des peines variant entre dix ans de servitude pénale et la servitude pénale à vie ; s’il n’est trouvé coupable que d’une tentative de crime et non de l'accomplissement même, la sentence pourra ordonner de trots à dix ans de servitude pénale.

Le crime contre nature dont M. Wilde aura à répondre vient immédiatement dans l'échelle pénale anglaise, après le crime de meurtre. Si sa culpabilité est établie, il pourra être condamné à des peines variant entre dix ans de servitude pénale et la servitude pénale à vie; s'il n'est trouvé coupable que d'une tentative de crime et non de l'accomplissement même, la sentence pourra ordonner de trois à dix ans de servitude pénale.
Le crime contre nature dont M. Wilde aura à répondre vient immédiatement dans l'échelle pénale anglaise, après le crime de meurtre. Si sa culpabilité est établie, il pourra être condamné à des peines variant entre dix ans de servitude pénale et la servitude pénale à vie; s'il n'est trouvé coupable que d'une tentative de crime et non de l'accomplissement même, la sentence pourra ordonner de trois à dix ans de servitude pénale.
Le crime contre nature dont M. Wilde a à répondre vient immédiatement, dans l'échelle pénale anglaise, après le crime de meurtre. Si sa culpabilité est étalie, il pourra être condamné à des peines variant entre dix ans de servitude pénale et la servitude pénale à vie; s'il n'est trouvé coupable que d'un tentative de crime et non de l'accomplissement même, la sentence pourra ordonner de trois à dix ans de servitude pénale.
Le crime contre nature qui est reproché à l'inculpé vient immédiatement, dans l'échelle pénale anglaise, après le crime de meurtre. Si sa culpabilité est établie, il pourra être condamné à des peines variant entre dix ans de servitude pénale et la servitude pénale à vie; s'il n'est trouvé coupable que d'une tentative de crime et non de l'accomplissement meme, la sentence pourra ordonner de trois â dix ans de servitude pénale.
Le crime contre nature qui est reproché à l'inculpé vient immédiatement, dans l'échelle pénale anglaise, après le crime de meurtre. Si sa culpabilité est établie, il pourra être, condamné à des peines variant entre dix ans de servitude pénale, et de servitude pénale à vie; s'il n'est trouvé coupable que d'une tentative de crime et non de l'accomplissement meme, la sentence pourra ordonner de trois à dix an 3 de servitude pénale.
Si sa culpabilité est établie, il pourra être condamné à des peines variant entre dix ans de servitude pénale et la servitude pénale à vie ; s’il n’est trouvé coupable que d’une tentative de crime et non de l’accomplissement même, la sentence pourra ordonner de trois à dix ans de servitude pénale.

La police, qui surveillait M. Wilde depuis deux mois environ, recherche activement les deux individus (surtout Taylor qui était surveillé mais qu'on a laissé échapper hier matin) douilles les informations ont amené à la connaissance ou à la présomption des faits imputés ; on craint qu’ils n’aient quitté Londres.

La police, qui surveillait M. Wilde depuis deux mois environ, recherche activement les deux individus(surtout Taylor, qui était surveillé mais qu'on a laissé échapper hier matin) dont les informations ont amené à la connaissance ou à la présomption des faits imputés: on craint qu'ils n'aient quitté Londres.

Les directeurs des théâtres de Londres, où se donnent actuellement des pièces de M. Wilde (on joue le Mari idéal à Hay-marker et l’Importance d’être sérieux au Saint-James’s Theater), ont fait disparaître de leurs affiches le nom de l’écrivain.

Les directeurs des théâtres de Londres où se donnent actuellement des pièces de M. Wilde (on joue le Mari idéal à Haymarket et l'Importance d'être sérieux au Saint-James's Theater) ont fait disparaître de leurs affiches le nom de l'écrivain, et le Criterion, où devait être transféré dans une semaine le premier de ces ouvrages, refusera, dit-on, d'exécuter son contrat.
Les directeurs des théâtres de Londres, ou se donnent actuellement des pièces de M. Wilde (on joue le Mari idéal à Haymarket et l"Importance d'être sérieux au Saint-James’s Theater) ont fait disparaître de leurs affiches le nom de l’écrivain, et le Criteriou, où devait être transféré dans une semaine le premier de ces ouvrages, refusera, dit-on, d’exécuter son contrat.
Les directeurs des théâtres de Londres, où se donnent actuellement des pièces de M. Wilde (on joue le Mari idéal à Haymarket et l'Importance d'être sérieux au Saint-James's Theater), ont fait disparaître de leurs affiches le nom de l'écrivain et le Criterion, où devait être transféré dans une semaine le premier de ces ouvrages, refusera, dit-on, d'exécuter son contrat.
Les directeurs des théâtres de Londres, où se donnent actuellement des pièces de M. Wilde (où joue le Mari idéal à Haymarket et l'Importance d'être sérieux au Saint James's Theatre), ont fait disparaître de leurs affiches le nom de l'écrivain et le Criteriou, où devait être transféré dans une semaine le premier de ses ouvrages, refusera, dit-on, d'exécuter son contrat.

Le scandale, on le voit, n’est pas près d’être terminé ; le nouveau procès qui va s'ouvrir promet d'édifiantes révélations sur les mœurs de la pudibonde et hypocrite Angleterre.

Le scandale, on le voit, n’est pas près d’être terminé ; le nouveau procès qui va s’ouvrir promet d’édifiantes révélations sur les mœurs de la pudibonde et hypocrite Angleterre.

THE OSCAR WILDE TRIAL

After the abandonment of the continuation of the scandalous debates of the Oscar Wilde trial one could believe that this English filthiness was definitively buried - but was mistaken. 'Our neighbors across the Channel had already given us the measure of their lack of moral sense in that old affair of the London scandals, where we learned of the role that some old English mylords were making young telegraphers play.

The memory of these erotic debates, which were a godsend for the English press, has remained in the memory of London-born colleagues; they are therefore delighted with the new turn taken by the Oscar Wilde trial.

We know the facts. Following the overwhelming and dirty revelations made during previous hearings on the account of Oscar Wilde, the latter had his lawyer declare that he was abandoning his complaint against the Marquess of Queensberry. But the case did not end thus: the court held the trial and the jury returned a verdict declaring that the public accusation made by the Marquess of Queensberry was justified and had been brought in the public interest. This verdict, which amounts to a severe condemnation for Oscar Wilde, was applauded by the assistants.

The marquis, immediately released, receives many handshakes and congratulations. But it is not over: before yesterday's accused, now a vigilante, leaves the court, his attorney, Mr. Russell, sends the following letter to the Director of Public Prosecutions, Mr. Hamilton Cuffe:

“To prevent justice from being at fault, I believe I must send you immediately a copy of the depositions of all our witnesses, at the same time as a copy of the scenographic report of the proceedings. »

Immediately, an arrest warrant was issued against Oscar Wilde.

However, the Marquess of Queensberry had informed Wilde that he would not oppose his escape, but that if he took his son with him he would kill him like a dog. To exculpate himself, Wilde sent the following letter to The Evening News:

“It would have been impossible for me to establish my grievances without calling Lord Alfred Douglas against his father. Lord Alfred Douglas very much wanted me to do so, but I could not consent. Rather than place him in such a painful position, I have resolved to withdraw my complaint and take on my shoulders all the weight of the ignominy and the shame which result for me from this affair. »

From that moment Mr. Wilde suspected that things would not go as simply as he would have liked; he changed hotels, to track down the police, but he was nonetheless arrested on Friday evening, at six o'clock, at the Cadogan Hotel for two policemen.

They obeyed a warrant from Sir John Bridge, presiding judge of Bow Street, who had personally examined two of the witnesses called by Lord Queensberry, after having received communication of the letter addressed to the solicitor Hamilton Cuffe.

Mr. Wilde was in the company of the two sons of the Marquess, Lord Douglas of Hawick (the eldest son and heir since the death of Lord Drumlanrig) and Lord Alfred Douglas. He was lying on a deck chair and smoking. When one of the detectives explained to him the purpose of his visit, he asked what they were going to do with him: "Take you to Scotland yard." "Will I be kept all night in a cell?" Yes. —Can I provide a deposit? "It's not for me to tell you." - To smoke? --We do not know it. »

After this conversation, Mr. Wilde decided to get into the cab which had brought the policemen and to follow them to Scotland yard, not without taking away, for entertainment during the journey, a copy of the Yellow book, which is a quarterly literary publication. . As he got out of the carriage, he almost fell to the ground, from which it was seen that he had made abundant libations. Finally, at eight o'clock in the evening, he was transferred from Scotland yard to Bow Street, where he was searched. He made no comment on reading the arrest warrant, but asked to be told again the date (25 March last) on which the accusation formed by the English procedure is mainly based, to specify and prove a fact special. A strong bail offered by Lord Alfred Douglas for his release on parole was refused and he was locked up in a cell: his treatment there is exactly the same as that to which other prisoners are subjected. It was this morning, at ten o'clock, that he had to appear before Sir John Bridge.

The crime against nature for which Mr. Wilde will have to answer comes immediately in the English penal scale, after the crime of murder. If his guilt is established, he may be sentenced to penalties varying between ten years of penal servitude and penal servitude for life; if he is found guilty only of an attempted crime and not of the actual accomplishment, the sentence may order from trots to ten years of penal servitude.

The police, who had been watching Mr. Wilde for about two months, are actively looking for the two individuals (especially Taylor, who was being watched but who was released yesterday morning) because the information led to the knowledge or the presumption of the alleged facts; it is feared that they have left London.

The directors of the theaters in London, where plays by Mr. Wilde are currently being performed (the Ideal Husband is being played at Haymarker and The Importance of Being Serious at Saint-James's Theater), have removed from their posters the name of the writer.

The scandal, we see, is not nearly over; the new trial which is about to open promises edifying revelations about the morals of prudish and hypocritical England.

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