TRIBUNAUX
La deuxième journée du procès Oscar Wilde
(De notre correspondant particulier)

Londres, 4 avril.

A dix heures et demie, ce matin, M. Carson a continué, devant un auditoire aussi nombreux que la veille, le contre-interrogatoire de M. Oscar Wilde.

Le duel recommence aussi âpre, aussi serré, aussi tristement passionnant que la veille.

L'interrogatoire roule tout entier sur les relations de M. Oscar Wilde avec quelques jeunes hommes qui ont été ses amis quoique appartenant à un rang social inférieur. C'est d'abord un nommé Taylor que M. Wilde a vu encore mardi dernier, et que l'avocat décrit comme « un pourvoyeur de jeunes gens bien connu de la police, habitant un appartement dont les rideaux ne sont jamais entr'ouverts, où brûlent des parfums très forts ». Il est souvent l'hôte de Wilde à déjeuner et à diner.

-- Etiez-vous en relation d'affaires avec Taylor?
Non.-- Etait-ce un homme littéraire? -- Non. -- Vous lui offriez sans doute un régal littéraire?--Certainement!

Cet homme fut un jour arrêté avec une bande de jeunes hommes, tous domestiques ou petits employés dont quelques-uns furent condamnés pour moeurs honteuses. Taylor fut renvoyé de la plainte, car on ne put rien prouver contre lui. Aussi M. Wilde lui garda-t-il généreusement son amitié.

-- Combien Taylor vous a-t-il présenté de jeunes gens qui aient été vos intimes? -- Cinq ou six. -- Tous avaient environ vingt ans? -- Oui. Ils n'avaient pas d'occupation? -- Je n'en sais rien. -- Leur avez-vous donné à tous de l'argent? -- Oui, de l'argent ou des cadeaux. -- Ils ne vous ont rien donné? -- Non.

-- Etiez-vous en relation d'affaires avec Taylor? demande M. Carson. -- Non. -- Etait-ce un homme littéraire? -- Non. -- Vous lui offriez sans doute un régal littéraire? -- Certainement?
-- Combien Taylor vous a-t-il présenté de jeunes gens qui aient été vos intimes? -- Cinq ou six. -- Tous avaient environ vingt ans? -- Oui. -- Ils n'avaient pas d'occupation? -- Je n'en sais rien. -- Leur avez-vous donné à tous de l'argent? -- Oui, de l'argent ou des cadeaux. -- Ils ne vous ont rien donné? -- Non.

Puis vient la série de ces jeunes gens. Je donnerai ici un résumé de l'interrogatoire au sujet de l'un d'eux; les mêmes questions reviennent pour chacun. Charles Parker avait été domestique, quand Taylor le présenta à M. O. Wilde.

-- Quel âge avait-il? -- Environ vingt ans. -- Etait-ce un littérateur? -- Non. -- Un artiste? -- Non. -- Un homme cultivé? -- La culture intellectuelle n'était pas son fort. -- Qu'est-il maintenant? -- Je n'en sais rien. -- Combien lui avez-vous donné d'argent? -- Environ 4 à 5 livres sterling. -- Pourquoi? -- Parce que je l'aimais bien. -- Quel plaisir trouviez-vous dans sa société? -- Le plaisir d'être avec ceux qui sont jeunes, gais et aimables. -- Vous l'appeliez Charley? -- Oui. -- Dès le premier soir où il vous fut présenté? -- Oui. -- Vous appelait-il Oscar? -- Oui. -- L'avez-vous emmené dès le premier soir après dîner à l'hôtel Savoy, où vous aviez un appartement? -- Non. -- N'a-t-il pas passé avec vous une partie de cette nuit-là? -- Non.

Voilà, en résumé, l'interrogatoire qui revient avec quelques variantes au sujet de chacun des jeunes gens. Presque tous ont reçu en cadeau un porte-cigarette en argent. « C'est mon habitude! » déclare M. Oscar Wilde. A une autre question, il répond: « Je préfère le plaisir de causer une heure avec un homme jeune, même au plaisir d'être interrogé en cour d'assises!»

Il a emmené un de ces jeunes gens, Fred Atkins, à Paris, où il a habité avec lui, boulevard des Capucines. Il s'est empressé de l'envoyer au Moulin Rouge avec un louis.

Il a emmené un de ces jeunes gens, Fred. Atkins, à Paris, où il a habité avec lui, boulevard des Capucines.

Scott, qui est en ce moment domestique, ainsi que son père, a eu, lui aussi, l'honneur de dîner en cabinet particulier avec M. O. Wilde et de recevoir un porte-cigarette. De même Sidney Mavor.

Scott, qui est en ce moment domestique, ainsi que son père, a eu, lui aussi, l'honneur de dîner en cabinet particulier avec M. O.Wilde et de recevoir un porte-cigarette. De même Sidney Mavor.

Quant à Walter Grainger, il l'a employé comme domestique. « L'avez-vous embrassé? -- Non, répond M. Wilde avec humeur, d'abord il était laid. » -- « Pourquoi parlez-vous de sa laideur? » riposte aussitôt le terrible avocat. Et pour se tirer de ce mauvais pas M. Oscar Wilde se fâche et déclare qu'il ne peut supporter qu'on continue à l'insulter de la sorte.

Quant à Walter Grainger, il l'a employé comme domestique. « L'avez-vous embrassé? -- Non, répond M. Wilde avec humeur, d'abord il était laid. » -- Pourquoi parlez-vous de sa laideur? riposte aussitôt le terrible avocat, et pour se tirer de ce mauvais pas M. Oscar Wilde se fâche et déclare qu'il ne peut supperter qu'on continue à l'insulter de la sorte.
Quant à Walter Grainger, il l’a employé comme domestique. « L'avez-vous embrassé ? — Non, répond M. Wilde avec humeur, d’abord il était laid. — Pourquoi parlez-vous de sa laideur?» riposte aussitôt le terrible avocat.

Le contre-interrogatoire prend fin au milieu de l'émotion générale, car on sait bien que les dénégations de M. Wilde vont être contredites par les témoins de la défense.

Sir Edward Clarke essaye de remettre son client en meilleure posture par quelques nouvelles questions. Et tout d'abord il donne lecture de cinq lettres du marquis dont quatre à son fils. D'étranges rumeurs circulaient au sujet de ces lettres dans lesquelles, disait-on, les noms de quelques hauts personnages étaient mêlés aux accusations contre M. Oscar Wilde. La lecture a remis les choses au point. « Wilde, écrit le marquis à son premier beau-père, M. Alfred Montgomery, est un lâche du type Rosebery ». Et ailleurs il déclare que lord Rosebery est son ennemi, qu'il a émis à son sujet des mensonges devant la reine, « qui est aussi mauvaise que lui, » puisqu'elle y ajoute foi. Il parle aussi avec fureur de M. Gladstone. Mais M. Carson nous rappellera tout à l'heure que le père ne peut pardonner aux chefs du parti libéral d'avoir donné un siège à la Chambre des lords au vicomte Drumlanrig, son fils aîné (celui qui est mort), tandis que lui, premier des marquis d'Ecosse, n'y avait siège que temporairement et en vertu d'une élection, comme « pair représentatif ». Il y a donc là une animosité toute politique et en tout cas aucune accusation n'est lancée contre les personnages cités.

Les lettres sont, en somme, celles d'un père au comble de la honte et de la fureur. Et quand on sait que le jeune lord Alfred Douglas y répondait par des télégrammes du genre de celui-ci: « Quel drôle de petit bonhomme vous faites, » qu'il le menaçait, s'il l'ennuyait encore de ses récriminations, de lui tirer un coup de revolver, qu'il ajoutait: « Quand vous serez mort il n'y aura pas grand monde pour vous regretter! » on ne peut s'empêcher de comprendre l'état d'esprit du marquis.

Les lettres sont, en somme, celles d'un père au comble de la honte. Et quand on sait que le jeune lord Alfred Douglas y répondait par des télégrammes du genre de celui-ci: « Quel drôle de petit bonhomme vous faites, » qu'il le menaçait, s'il l'ennuyait encore de ses récriminations, de lui tirer un coup de revolver, qu'il ajoutait: « Quand vous serez mort, il n'y aura pas grand monde pour vous regretter! » on ne peut s'empêcher de comprendre l'état d'esprit du marquis.

Pendant la lecture de ces lettres, je regardais l'accusé. Il avait dans un coin, au fond de la salle, aperçu son fils « qu'il se reproche comme un crime d'avoir mis au monde ». Son regard chargé de mépris et de fureur s'est fixé sur lui et sous ce regard j'ai vu le jeune lord à l'aspect grêle, à la figure pâle et épuisée, aux yeux vagues, aux longs cheveux blonds plaqués sur le front, détourner à plusieurs reprises la tête.

Après quelques autres questions adressées à M. Oscar Wilde par sir Ed. Clarke, par M. Carson et par deux membres du jury, le témoin, j'allais dire l'accusé, quitte la barre et nous apprenons avec surprise que l'accusation ne produit aucun autre témoin.

Aussitôt M. Carson se levé et, avant de faire procéder à l'audition des témoins de la défense, résume la cause dans un premier plaidoyer vibrant qui est un acte d'accusation terrible contre M. Oscar Wilde.

L'éminent avocat, après avoir mis tout de suite hors de cause les hauts personnages cités dans les lettres du marquis de Queensberry, s'étonne de l'absence de Taylor qui est à Londres et dont on aurait aimé à entendre le témoignage. Puis il cherche à prouver que M. Oscar Wilde pose bien pour être ce dont on l'accuse et il revient sur la brochure du Caméléon. Pourquoi M. Wilde n'a-t-il pas ouvertement protesté contre les articles honteux qu'elle contient? Et son roman, Dorian Grey, n'est-ce pas l'histoire d'un homme qui éprouve pour un autre homme une passion contre nature? Et cette lettre au jeune lord Alfred Douglas, dont on s'est empressé de faire un sonnet quand on a vu le danger, n'est-ce pas une déclaration abominable? Comment peut-on expliquer l'intervention de ce Wood, qui était l'ami de M. Wilde et qui cherche à le faire chanter avec les lettres qu'il prétend avoir trouvées? Et comme on comprend l'empressement de M. Wilde à l'expédier en Amérique! Mais il est là, ce Wood, et on entendra sa déposition. (Vive sensation dans l'auditoire.)

L'avocat de l'accusé cherche à prouver que M. Oscar Wilde pose bien pour être ce dont ou l'accuse et il revient sur la brochure du Caméléon. Pourquoi M. Wilde n'a-t-il pas ouvertement protesté contre les articles honteux qu'elle contient? Et son roman, Dorian Grey, n'est-ce pas l'histoire d'un homme qui éprouve pour un autre homme une passion contre nature? Et cette lettre au jeune lord Alfred Douglas, dont on s'est empresse de faire un sonnet quand on a vu le danger, n'est-ce pas une déclaration abominable? Comment peut-on expliquer l'intervention de ce Wood, qui était l'ami de M. Wilde et qui cherche à le faire chanter avec les lettres qu'il prétend avoir trouvées.

A cinq heures, M. Carson n'a pas fini son éloquent résumé de la cause et la cour renvoie à demain la suite de ces débats si graves et si passionnants.

Au dehors, tout le long de Fleetsreet et du Strand, les petits vendeurs de journaux circulent en portant devant eux de grands placards: « La fin de l'interrogatoire d'Oscar!» et on s'arrache les dernières éditions. La Saint-James Gazette fait annoncer en gros caractères: « Seul journal ne donnant pas de compte rendu du procès O. Wilde ». C'est le seul journal que les pères de famille puissent rapporter en ce moment chez eux. La réclame n'est-elle pas ingénieuse?

« Au dehors du tribunal, tout le long de Fleet street et du Strand, les petits vendeurs de journaux circulent en portant devant eux de grands placards : « la fin de l’interrogatoire d’Oscar ! » et on s’arrache les dernières nouvelles. La Saint James Gazette fait annoncer en gros caractères : « Seul journal ne donnant pas de compte rendu du procès O. Wilde ». C’est le seul journal que les pères de famille puissent rapporter en ce moment chez eux. »
Les vendeurs de journaux circulent en portant devant eux de grands placards: « La fin de l'interrogatoire d'Oscar! » et on s'arrache les dernières éditions. La Saint-James Gazette fait annoncer en gros caractères : « Seul journal ne donnant pas de compte rendu du procès O. Wilde. » C'est le seul journal que les pères de famille puisse rapporter en ce moment chez eux. Voilà une façon originale de faire de la réclame.

LAW COURTS
The second day of the Oscar Wilde trial
(From our private correspondent)

London, April 4.

At half-past ten this morning, Mr. Carson continued, before an audience as large as the day before, the cross-examination of Mr. Oscar Wilde.

The duel begins again as bitter, as tight, as sadly exciting as the day before.

The interrogation turns entirely on the relations of Mr. Oscar Wilde with some young men who have been his friends although belonging to an inferior social rank. It was first a man named Taylor whom Mr. Wilde saw again last Tuesday, and whom the lawyer described as "a provider of young people well known to the police, living in an apartment whose curtains are never half-opened , where very strong perfumes burn”. He is often Wilde's guest at lunch and dinner.

-- Did you have a business relationship with Taylor?
No.-- Was he a literary man? -- Nope. "No doubt you offered him a literary treat?" "Certainly!"

This man was arrested one day with a band of young men, all servants or small employees, some of whom were convicted of shameful morals. Taylor was dismissed from the complaint, as nothing could be proven against him. So M. Wilde generously retained his friendship.

-- How many young people did Taylor introduce you to who were intimate with you? -- Five or six. -- All were about twenty years old? -- Yes. They had no occupation? -- I do not know. -- Did you give them all money? -- Yes, money or gifts. -- They didn't give you anything? -- Nope.

Then comes the series of these young people. I will give here a summary of the interrogation concerning one of them; the same questions come up for everyone. Charles Parker had been a servant when Taylor introduced him to MO Wilde.

-- How old was he? -- About twenty years. -- Was he a writer? -- Nope. -- An artist? -- Nope. -- A cultured man? -- Intellectual culture was not his forte. -- What is it now? -- I do not know. -- How much money did you give him? -- About 4 to 5 pounds sterling. -- Why? -- Because I liked him. -- What pleasure did you find in his company? -- The pleasure of being with those who are young, gay and friendly. -- You called him Charley? -- Yes. "From the first evening when he was presented to you?" -- Yes. "Did he call you Oscar?" -- Yes. "Did you take him the first evening after dinner at the Savoy Hotel, where you had an apartment?" -- Nope. "Didn't he spend part of that night with you?" -- Nope.

Here, in summary, is the interrogation that comes up with a few variations about each of the young people. Almost all received a silver cigarette holder as a gift. “It's my habit! says Oscar Wilde. To another question, he replies: "I prefer the pleasure of talking for an hour with a young man, even to the pleasure of being questioned in the court of assizes!"

He took one of these young people, Fred Atkins, to Paris, where he lived with him, boulevard des Capucines. He hastened to send her to the Moulin Rouge with a louis.

Scott, who is at present a servant, like his father, also had the honor of dining privately with Mr. O. Wilde and of receiving a cigarette case. Likewise Sidney Mavor.

As for Walter Grainger, he employed him as a servant. "Did you kiss him?" "No," replies M. Wilde angrily, "at first he was ugly." -- "Why do you speak of his ugliness?" immediately replies the terrible lawyer. And to get out of this mess, Mr. Oscar Wilde gets angry and declares that he cannot bear that people continue to insult him in this way.

The cross-examination ended amidst general emotion, because it was well known that Mr. Wilde's denials were going to be contradicted by defense witnesses.

Sir Edward Clarke tries to put his client in a better position with a few new questions. And first of all he read five letters from the marquis, four of which were to his son. Strange rumors circulated about these letters in which, it was said, the names of some high personages were mixed up with the accusations against Mr. Oscar Wilde. The reading brought things into focus. "Wilde," wrote the Marquess to his first father-in-law, Mr. Alfred Montgomery, "is a coward of the Rosebery type." And elsewhere he declares that Lord Rosebery is his enemy, that he has told lies about him before the queen, "who is as bad as he is," since she believes them. He also speaks furiously of Mr. Gladstone. But Mr. Carson will remind us presently that the father cannot forgive the leaders of the Liberal party for having given a seat in the House of Lords to Viscount Drumlanrig, his eldest son (the one who died), while he , first Marquess of Scotland, had a seat there only temporarily and by virtue of an election, as a “representative peer”. There is therefore a very political animosity there and in any case no accusation is made against the characters mentioned.

The letters are, in short, those of a father at the height of shame and fury. And when we know that the young Lord Alfred Douglas answered it with telegrams like this: "What a funny little fellow you are," that he threatened him, if he bored him again with his recriminations, to fire a revolver shot at him, which he added: "When you're dead there won't be many people to miss you!" one cannot help but understand the state of mind of the Marquis.

While reading these letters, I looked at the accused. In a corner, at the back of the room, he had seen his son "whom he reproaches himself with as a crime for having brought into the world." Her look full of contempt and fury fixed on him and under this look I saw the young lord with the slender aspect, with the pale and exhausted face, with the vague eyes, with the long blond hair plastered on the face , turn your head away several times.

After a few more questions addressed to Mr. Oscar Wilde by Sir Ed. Clarke, by Mr. Carson and by two members of the jury, the witness, I was going to say the accused, left the bar and we learned with surprise that the prosecution produced no other witnesses.

Immediately Mr. Carson got up and, before hearing the witnesses for the defense, summed up the case in a first stirring plea which was a terrible indictment against Mr. Oscar Wilde.

The eminent lawyer, after having immediately cleared the high personages quoted in the letters of the Marquis of Queensberry, is surprised at the absence of Taylor, who is in London and whose testimony we would have liked to hear. Then he seeks to prove that Mr. Oscar Wilde poses well for being what he is accused of and he returns to the Chameleon brochure. Why did Mr. Wilde not openly protest against the shameful articles in it? And isn't his novel, Dorian Grey, the story of a man who feels an unnatural passion for another man? And this letter to young Lord Alfred Douglas, of which we hastened to write a sonnet when we saw the danger, isn't that an abominable declaration? How can we explain the intervention of this Wood, who was Mr. Wilde's friend and who seeks to blackmail him with the letters he claims to have found? And how easily you can understand Mr. Wilde's eagerness to ship it to America! But he's here, this Wood, and we'll hear his testimony. (Vivid sensation in the audience.)

At five o'clock, Mr. Carson had not finished his eloquent summary of the case, and the court postponed until tomorrow the continuation of these serious and fascinating debates.

Outside, all along Fleetsreet and the Strand, small newspaper vendors circulate with large placards in front of them: "The end of Oscar's interrogation!" and we snap up the latest editions. The Saint-James Gazette announces in large print: "Only newspaper not giving an account of the O. Wilde trial." It is the only newspaper that the fathers of families can bring home at the moment. Isn't the advertisement ingenious?

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