LES SCANDALES de LONDRES
Mœurs anglaises. — Oscar Wilde et ses
petits amis. — Le jugement. —
Arrestation

Avant hier a commencé, à l’Old-Bailey, devant la « Central criminal cours », pour se terminer par un coup de théâtre inattendu, le procès que M. Oscar Wilde, l'auteur bien connu, avait intenté au marquis de Rucensberry, pour diffamation.

Je sors de l' « Old Bailey », où se tiennent les assises de la « Central criminal court » et où commençait aujourd'hui, à dix heures et demie du matin, le procès que M. Oscar Wilde, l'auteur bien connu, a intenté au marquis de Queensberry pour diffamation.

Toute l'aristocratie londonienne s’y était donné rendez-vous. On s'attendait à des détails très naturalistes, et on s'écrasait littéralement.

Les sheriffs de la Cité étaient là siégeant avec le juge, M. Henri Collins, en robe rouge. Tous les notables des corporations s"installent aux places que leur étaient réservés (l'Old Bailey dépend de la Cité). Puis quantité d’avocats aux perruques blanches, en robe noire, des journalistes, des curieux privilés

On s'écrasait dans la petite salle nue et insignifiante. Les sheriffs de la Cité sont là, siégeant avec le juge, M. Henri Collins, en robe rouge. Tous les notables des corporations sont là aux places qui leur sont réservées (l'Old Bailey dépend de la Cité). Puis quantité d'avocats aux perruques blanches, en robe noire, des journalistes, des curieux privilégiés. Dans la tribune publique, on étouffe littéralement.
On s'écrasait dans la petite salle nue et insignifiante. Les sheriffs de la Cité sont là siégeant avec le juge, M. Henri Collins, en robe rouge. Tous les notables des corporations sont là aux places qui leur sont réservées (l'Old Bailey dépend de la Cité). Puis quantité d'avocats aux perruques blanches, en robe noire, des journalistes,des curieux privilégiés. Dans la tribune publique, on étouffe littéralement.

A dix heures trente, le marquis prend place au banc des accusés. Il sembla jeune encore avec ses cheveux et ses favoris noirs, mais d'un noir qui trahit l'artifice ; figure anguleuse, étrange, mais non dénuée de noblesse.

Dès que les douze membres du jury ont prèté serment, sir Ed. Clarke se lève et fait l'exposé de la cause.

Dès que les douze membres du jury ont prêté serment, sir Ed. Clarke se lève et fait l'exposé de la cause.

L'interrogatoire de M. Oscar Wilde

Le 28 février dernier M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir — ou de poser pour avoir — des mœurs inavoubles. le marquis pretend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l’écrivain.

Le 28 février dernier, M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir -- ou de poser pour avoir -- des moeurs inavouables. Le marquis prétend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l'écrivain.
Le 18 février dernier, M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle celui-ci avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir -- ou de poser pour avoir -- des mœurs inavouables. Le marquis prétend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l'écrivain.
Les lecteurs du Temps se la rappellent sans doute. Le 28 février dernier M. Oscar Wilde trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l'accusant d'avoir -- ou de poser pour avoir -- des mœurs inavouables. Le marquis prétend, on le sait, arracher son fils cadet, le jeune lord Alfred Douglas, à l'amitié de l'écrivain.
Le 28 février, un écrivain anglais bien connu, M. Oscar Wilde, trouvait à son club une carte du marquis de Queensberry, sur laquelle le noble lord avait écrit des mots injurieux, l’accusant d’avoir — ou de passer pour avoir — des moeurs inavouables. Il porta plainte; de là, arrestation du marquis, autorisation de poursuivre devant la cour d’assises et procès qui s’est jugé hier.

De là la plainte de M. Oscar Wilde, arrestation du marquis, autorisation de poursuivre devant la cour d'assises et procès. Les détails nous seront donnés par les interrogatoires et les contre-interrogatoires.

De là plainte de M. Oscar Wilde, arrestation du marquis, autorisation de poursuivre devant la cour d'assises et procès. Les détails nous seront donnés par les interrogatoires et les contre-interrogatoires.

Rappelons ici que, selon la loi anglaise, les témoins sont successivement interrogés par les avocats des deux parties et non par le juge qui peut seulement poser des questions supplémentaires. Ouant à l’accusé, il n’est astreint à aucun interrogatoire.

Je rappelle ici que, selon la loi anglaise, les témoins sont successivement interrogés par les avocats des deux parties et non par le juge qui peut seulement poser des questions supplémentaires. Quant à l'accusé, il n'est astreint à aucun interrogatoire.

M. Oscar Wilde est le premier témoin. Il se présente et prête serment. Son maintien est étudié. Il s’appuie avec grace sur la barre en jouant avec ses gants, incline de droite à gauche sa grosse tête aux cheveux soigneusement ondulés qui encadrent une figure complètement rasée de frais.

M. Oscar Wilde est le premier témoin. Il se présente et prête serment. Son maintien est étudié. Il s'appuie avec grâce sur la barre, en jouant avec ses gants, incline de droite à gauche sa grosse tête aux longs cheveux soigneusement ondulés qui encadrent une figure complètement rasée de frais.

C’est sir Edward Clarke, son avocat, qui l’interroge en premier, fort habilement, lui ménageant le beau rôle. Nous apprenons que M. Oscar Wilde est marié depuis 1884, qu'il a deux fils et qu’il est un auteur célèbre. Lord Alfred Douglas est depuis longtemps son ami intime et le marquis lui-même, en 1892, a déjeuné avec les deux amis au café Royal.

C'est sir Edward Clarke, son avocat, qui l'interroge en premier, fort habilement, lui ménageant le beau rôle. Nous apprenons que M. Oscar Wilde est marié depuis 1884, qu'il a deux fils et qu'il est un auteur célèbre. Lord Alfred Douglas est depuis longtemps son ami intime et le marquis lui-même en 1892 a déjeuné avec les deux amis au café Royal.
C'est sir Edward Clarke, son avocat, qui l'interroge en premier, fort habilement, lui ménageant le beau rôle. Nous apprenons que M. Oscar Wilde est marié depuis 1884, qu'il a deux fils et qu'il est un auteur-célèbre. Lord Alfred Douglas est depuis longtemps son ami intime et le marquis lui-même en 1892 a déjeuné avec les deux amis au café Royal.

C'est eu 1893 que M. Oscar Wilde apprend que des bruits injurieux sont répandus contre lui et voici comment : Un nommé Wood prétendit avoir trouvé dans la poche d’un vieux vêtement à lui donné par lord Alfred Douglas, quatre lettres écrites par M. Oscar Wiilde. Wood les offrit à M. Oscar Wilde et celui-ci lui donna environ 500 francs pour lui permettre de réaliser son désir d’aller chercher fortune à New-York.

C'est en 1893 que M. Oscar Wilde apprend que des bruits injurieux sont répandus contre lui et voici comment: Un nommé Wood prétendit avoir trouvé dans la poche d'un vieux vêtement à lui donné par lord Alfred Douglas quatre lettres écrites par M. Oscar Wilde. Wood les offrit a M. Oscar Wilde et celui-ci lui donna environ 500 francs pour lui permettre de réaliser son désir d'aller chercher fortune à New-York.
C'est en 1893 que M. Oscar Wilde apprend que des bruits injurieux sont répandus contre lui et voici comment: Un nommé Wood prétendit avoir trouvé dans la poche d'un vieux vêtement à lui donné par lord Alfred Doublas quatres lettres écrites par M. Oscar Wilde. Wood les offrit à M. Oscar Wilde et celui-ci lui donna environ 500 francs pour lui permettre de réaliser son désir d'aller chercher fortune à New-York.

Les lettres — Le chantage

Trois lettres seulement avaient été rendues. La seule importante était aux mains d’un nommé Allen qui essaya de faire chanter M. Oscar Wilde. « On m’en offre 1.500 fr. » dit-il. « Eh bien! vendez-là, répondit l'écrivain, on ne m’a jamais payé aussi cher un morceau de prose si court. »

Mais trois lettres seulement avaient été rendues. La seule importante était aux mains d'un nommé Allen qui essaya de faire chanter M. Oscar Wilde. «On m'en offre 1,500 francs», dit-il. « Eh bien, vendez-la, répondit l'écrivain, on ne m'a jamais payé aussi cher un morceau de prose si court. »
Mais trois lettres seulement avaient été rendues. La seule importante était aux mains d'un nommé Allen qui essaya de faire chanter M. Oscar Wilde. « On m'en offre 1,500 francs », dit-il. « Eh bien, vendez-là, répondit l'écrivain, on ne m'a jamais payé aussi cher un morceau de prose si court. »

Voici la traduction de cette lettre adressée au fils cadet du marquis de Queensberry :

Voici la traduction de cette lettre adressée au fils cadet du marquis de Queensberry:
Voici la traduction de cette lettre adressée au fils cadet du marquis de Queensberry:

Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre ame vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu’Hyacinthe, si follement aimé d’Àpollon, n'était autre que vous dans l’antiquité grecque. Pourouoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C’est un endroit délicieux. Il n’y manque que vous. Mais allez d’abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable : Votre Oscar. »

« Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi etes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »
« Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges,semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »
« Mon cher garçon, sisait sans cette lettre M. Wilds à lord Douglas, votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »
« Mon cher garçon (les mots anglais my own insistent sur l'idée de possession, en français on aurait sans doute employé le tutoiemment), votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr qu'Hyacinthe, si follement aimé d'Apollon, n'était autre que vous dans l'antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraichissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C'est un endroit délicieux. Il n'y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »
« Mon cher garçon, votre sonnet est ravissant, et il est merveilleux que vos lèvres rouges, semblables à des feuilles de roses, soient aussi bien faites pour la musique du chant que pour la folie du baiser. Votre âme vogue entre la passion et la poésie. Je suis sûr que'Hyacinthe, si follement aimé d’Apollon, n’était autre que vous dans l’antiquité grecque. Pourquoi êtes-vous seul à Londres et quand allez-vous à Salisbury? Allez-y et rafraîchissez vos mains dans la grise pénombre des choses gothiques et venez ici dès que vous voudrez. C’est un endroit délicieux. Il n’y manque que vous. Mais allez d'abord à Salisbury. Toujours avec un amour impérissable: Votre Oscar. »

Si la lettre avait été écrite en français, il y aurait sans doute : tu, et non : vous.

Si la lettre avait été écrite en français, il y aurait sans doute: tu, et non: vous.

M. Oscar Wilde a répété à l’audience à plusieurs reprises que cette lettre était un superbe morceau de prose, un vrai sonnet. D’ailleurs, elle a été plus tard traduite aous la forme d’un sonnet en français.

M. Oscar Wilde nous a répété aujourd'hui, à plusieurs reprises que cette lettre était un superbe morceau de prose, un vrai sonnet. D'ailleurs elle a été plus tard traduite sous la forme d'un sonnet en français.
M. Oscar Wilde nous a répété aujourd'hui à plusieurs reprises que cette lettre était un superbe morceau de prose, un vrai sonnet. D'ailleurs, elle a été plus tard traduite sous la forme d'un sonnet en français.

Le contre-Interrogatoire

L’événement saillant de la première journée a été le contre-interrogatoire de M. Oscar Wilde par M. Carson, l’avocat de la partie adverse. Rarement duel plus serré s’est livré entre deux hommes. L’accusateur est brusquement passé accusé, un accusé que le défenseur frappait de ses questions acérées, véhémentes, troublantes.

M. Oscar Wilde a envoyé, il y a quelque temps, une série de maximes à l'usage de la jeunesse à une revue appelée le Caméléon, à laquelle lord Alfred Douglas collaborait. Or, dans le même numéro de la revue, a paru un article intitulé le Prêtre et l'Acolyle et parlant de mœurs honteuses. « Cet article est-il immoral? demande M. Carson. — Il est pire, il est mal écrit, » réplique M. Wilde.

M. Oscar Wilde a envoyé, il y a quelque temps, une série de maximes à l'usage de la jeunesse à une revue appelée le Caméléon, à laquelle lord Alfred Douglas collaborait. Or, dans le même numéro de la revue, a paru un article intitulé le Prêtre et l'Acolyte et parlant de mœurs honteuses. « Cet article est-il immoral? demande M. Carson. -- Il est pire, il est mal écrit. » répond M. Wilde, qui expose alors une théorie singulièrement appauvrie et superficielle de « l'art pour l'art » où défilent toutes nos vieilles connaissances esthétiques, depuis la souveraineté sans appel de « l'écriture », jusqu'à « la culture du moi ».
M. Oscar Wilde a envoyé, il y a quelque temps, une série de maximes à l'usage de la jeunesse à une revue appelée le Caméléon, à laquelle lord Alfred Douglas collaborait. Or, dans le même numéro de la revue, a paru un article intitulé le Prêtre et l'Acolyte et parlant de moeurs honteuses. «Cet article est-il immoral? demande M. Carson. - Il est pire, il est mal écrit,» répond M. Wilde, qui expose alors une théorie singulièrement appauvrie et superficielle de «l'art pour l'art» où défilent toutes nos vieilles connaissances esthétiques, depuis la souveraineté sans appel de « l'écriture », jusqu'à «la culture du moi».

Puis l’avocat s’attaque à un livre de M. O. Wilde, intitulé : Le Portrait de Dorian Crey. Il y est question d’un homme qui adore avec folie, avec extravagance, absurdement, un jeune homme merveilleusement beau.

Puis l'avocat s'attaque à un livre de M. O. Wilde intitulé: le Portrait de Dorian Grey. Il y est question d'un homme qui «adore avec folie, avec extravagance, absurdement», un jeune homme merveilleusement beau.
Puis l'avocat s'attaque à un livre de M. O. Wilde intitulé le Portrait de Dorian Grey. Il y est question d'un homme qui « adore avec folie, avec extravagance, absurdement », un jeune homme merveilleusement beau.
M. Carson, en effet, examine un livre de M. Oscar Wilde, le Portrait de Dorian Grey, où il est question d'un homme qui «adore avec folie avec extravagance, absurdement» un jeune homme d'une beauté merveilleuse.

— Avez-vous jamais adoré de la sorte ? demande l’accusateur.
— Je n’ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.

-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? demande l'accusateur.
-- Je n'ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.
-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? demande l'accusateur.
-- Je n'ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.
-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? demande l'accusateur.
-- Je n'ai jamais adoré que moi-même, riposte le témoin.
-- Avez-vous jamais adoré de la sorte? a demandé l'accusateur.
-- Je n'ai jamais adoré que moi-même, a riposté le témoin.

Puis comme M. Carson lit une autre lettre de l’écrivain à son ami, aussi extraordinaire que celle citée plus haut :

Puis, comme M. Carson lit une autre lettre de l'écrivain à son ami, aussi extraordinaire que celle citée plus haut:
Puis comme M. Carson lit une autre lettre de l'écrivain à son ami, aussi extraordinaire que celle citée plus haut:
Puis, comme M. Carson lisait une autre lettre de l'écrivain à son ami, aussi extraordinaire que celle citée plus haut:

— Tout ce que j’écris est extraordinaire ! répond emphatiquement M. Wilde.

-- Tout ce que j'écris est extraordinaire! répond emphatiquement M. Wilde.
-- Tout ce que j'écris est extraordinaire répond emphatiquement M. Wilde.
-- Tout ce que j'écris est extraordinaire ! a répondu emphatiquement M. Wilde.

L’éminent avocat précise ensuite ses accusations.

Comment M. Oscar Wilde explique-t-il son amitié si intime avec ce Wood qui n’est qu’un maître chanteur? Pourquoi l'appeler par son prénom, lui donner de l’argent, dîner avec lui en cabinet particulier?

Il est impossible de reproduire toutes les questions dans leur précision d’une brutalité, d’une crudité révoltantes.

Je ne reproduis naturellement pas ici les questions dans leur précision d'une brutalité parfois révoltante.

La suite de l’interrogatoire roule tout entière sur les relations de M. Oscar Wilde avec quelques jeunes hommes.

Mœurs anglaises

C’est d’abord un nommé Taylor que M. Wilde a vu encore mardi dernier, et que l’avocat décrit comme « un pourvoyeur de jeunes gens bien connu de la police, habitant un appartement dont les rideaux ne sont jamais entr’ouverts, où brûlent des parfums très forts ». Il est souvent l’hote de Wilde à déjeuner et à dîner. Puis vient la série de ces jeunes gens. Les mêmes questions reviennent pour chacun.

Charles Parker avait été domestique, quand Taylor le présenta à M. O. Wilde.

— Quel âge avait-il ? — Environ vingt ans. — Etait-ce un littérateur ? Non. — Combien lui avez-vous donné d’argent? — Environ 4 à 5 livres sterling. — Pourquoi? — Parce que je l’aimais bien. — Quel plaisir trouviez-vous dans sa société ? — Le piaisir d’être avec ceux qui sont jeunes, gais et aimables.

Voilà, en résumé, l’interrogatoire qui revient avec quelques variantes au sujet de chacun des jeunes gens. Presque tous ont reçu en cadeau un porte-cigarette en argent. « C’est mon habitude! » déclare Oscar Wilde.

Tel est en résumé, l'interrogatoire qui revient avec quelques variantes au sujet de chacun des jeunes gens. Presque tous ont reçu en cadeau un porte-cigarette en argent. « C'est mon habitude! » déclare M. Oscar Wilde.

Il a emmené un de ces jeunes gens, Fred. Atkins, à Paris, où il a habité avec lui, boulevard des Capucines.

Il a emmené un de ces jeunes gens, Fred Atkins, à Paris, où il a habité avec lui, boulevard des Capucines. Il s'est empressé de l'envoyer au Moulin Rouge avec un louis.

Quant à Walter Grainger, il l’a employé comme domestique. « L'avez-vous embrassé ? — Non, répond M. Wilde avec humeur, d’abord il était laid. — Pourquoi parlez-vous de sa laideur?» riposte aussitôt le terrible avocat.

Quant à Walter Grainger, il l'a employé comme domestique. « L'avez-vous embrassé? -- Non, répond M. Wilde avec humeur, d'abord il était laid. » -- Pourquoi parlez-vous de sa laideur? riposte aussitôt le terrible avocat, et pour se tirer de ce mauvais pas M. Oscar Wilde se fâche et déclare qu'il ne peut supperter qu'on continue à l'insulter de la sorte.
Quant à Walter Grainger, il l'a employé comme domestique. « L'avez-vous embrassé? -- Non, répond M. Wilde avec humeur, d'abord il était laid. » -- « Pourquoi parlez-vous de sa laideur? » riposte aussitôt le terrible avocat. Et pour se tirer de ce mauvais pas M. Oscar Wilde se fâche et déclare qu'il ne peut supporter qu'on continue à l'insulter de la sorte.

Sir Edward Clarke essaye de remonter son client, et il donne lecture de cinq lettres du marquis à son fils.

D’etranges rumeurs circulaient au sujet de ces lettres dans lesquelles , disait-on , les noms de quelques hauts personnages étaient mêlés aux accusations contre M. Oscar Wilde. « Wilde, écrit le marquis à son premier beau-père, M. Alfred Montgomery, est un lâche du type Rosebery. »

Enfin M. Carson se lève; il s’étonne de l’absence de Taylor, qui est à Londres, et dont on aurait aimé à entendre le témoignage. Puis il cherche à prouver que M. Oscar Wilde pose bien pour être ce dont on l’accuse.

Coup de théâtre

Après la plaidoirie do M. Carson, sir Edward Clarke annonce que son client aban donne la poursuite pour éviter la suite des débats scandaleux ; il avoue que le marquis de Queensberry ne l’a pas diffamé.

Le jury rapporte un verdict déclarant que l’accusation publique faite par le marquis de Queensberry était justifiéé, et était faite dans l’intérêt public.

Le jury a donc rapporté un verdict déclarant que l'accusation publique faite par le marquis de Queensberry était justifiée.
Le jury a rapporté un verdict déclarant que l'accusation publique faite par le marquis était justifiée, et M. Wilde a été aussitôt arrêté; il a comparu ce matin devant le magistrat de police.

L’émotion était très vive dans tout l’auditoire. Le verdict est vivement applaudi.

Mandat d’arrêt

Un mandat d’arrêt a été lancé contre M. Oscar Wilde par sir John Bridge à la suite de la lettre suivante adressée par M. Charles Russell, avoué de lord Queensberry, au ministère public.

Londres, 5 avril. - Un mandat d'arrêt contre M. Oscar Wilde a été signé ce soir à 5 heures par sir John Bridge à la suite de la lettre suivante adressée par M. Charles Russell avoué de lord Queensberry, au ministère public.
Londres, 5 avril. — Un mandat d'arrêt contre M. Oscar Wilde a été signé ce soir à 5 heures par sir John Bridge à la suite de la lettre suivante adressée par M. Charles Russell avoué de lord Queensberry, au ministère public.
Londres, 5 avril. — Un mandat d’arrêt contre M. Oscar Wilde a été signé ce soir à 5 heures par sir John Bridge à la suite de la lettre suivante adressée par M. Charles Russell avoué de lord Queensberry, au ministère public.
Londres 5 avril. — Un mandat d'arrèt contre M. Oscar Wilde a été signé ce soir à 5 heures par sir John Bridge à la suite de la lettre suivante adressée par M. Charles Russell avoué de lord Queensberry, au ministère public.
Londres, 5 avril. — Un mandat d’arrêt contre M. Oscar Wilde a été signe ce soir à 5 heures par sir John Bridge à la suite de la lettre suivante adressée par M. Charles Russell avoué de lord Queensberry, au ministère public.

Afin qu’il n’y ait pas de manquement dans l'oeuvre de la justice, je crois de mon devoir de vous envoyer une copie de toutes les déclarations de nos témoins, avec le compte rendu sténographique des audiences.

« Afin qu'il n'y ait pas de manquement dans l'oeuvre de la justice, je crois de mon devoir de vous envoyer une copie de toutes les déclarations de nos témoins, avec le compte rendu sténographique des audiences ».
Afin qu'il n'y ait pas de manquement dans l'oeuvre de la justice, je crois de mon devoir de vous envoyer une copie de toutes les déclarations de nos témoins avec le compte rendu sténographique des audiences.
« Afin qu'il n’y ait pas de manquement dans l’œuvre de la justice, je crois de mon devoir de vous envoyer une copie de toutes les déclarations de nos témoins, avec le compte rendu scénographique des audiences ».
« Afin qu’il n’y ait pas de manquement dans l’œuvre de la justice, je crois de mon devoir de vous envoyer une copie de toutes les déclarations de nos témoins, avec le compte rendu scénographique des audiences ».
« Afin qu'il n’y ait pas de manquement dans l’œuvre de la justice, je crois de mon devoir de vous envoyer une copie de toutes les déclarations de nos témoins, avec recompte rendu scénographique des audiences ».
« Afin qu'il n'y ait pas de manquement [...] l'oeuvre de la justice, je crois de mon [...] de vous envoyer une copie de toutes [...] déclarations de nos témoins, avec le compte rendu sténographique des audiences ».

Lorsque M. Wilde quitta hier la Central Criminel Court, il monta en voiture avec un camarade et se rendit à Holborn-Viaduc Hotel. Peu de temps après, il fut rejoint par lord Alfred Douglas et une autre personne.

Tous les quatre restèrent soigneusement enfermés dans une chambre particulière, et à une heure ils prirent un lunch.

Pendant ce temps, la voiture restait à la porte de l’hôtel.

Plus tard, on ne sait ce que fit M. Wilde, mais il a envoyé la lettre suivante aux journaux :

Il m'aurait été impossible de défendre ma cause sans faire paraître lord Alfred Douglas comme témoie contre son père. Lord Alfred Douglas était extrêmement anxieux de remplir ce rôle. Mais pour rien au monde je ne l’aurais laissé faire; plutôt que de le mettre dans une si pénible position, j’ai décidé de me retirer de la cause et de prendre sur mes épaules toute l’ignominie et la honte qui peuvent résulter de mes poursuites contre lord Queensberry.

« Il m’aurait été impossible de défendre ma cause, sans faire paraître lord Alfred Douglas comme témoin contre son père. Lord Alfred Douglas était extrêmement anxieux de remplir ce rôle. Mais pour rien au monde je ne l’aurais laissé faire plutôt que de le mettre dans une si pénible position, j’ai décidé de me retirer de la cause et de prendre sur mes épaules toute l’ignominie et la honte qui peuvent résulter de mes poursuites contre lord Queensberry. »
Il m'aurait été impossible de défendre ma cause, sans faire paraître lord Alfred Douglas, comme témoin contre son père. Lord Alfred Douglas était extrêmement désireux de remplir ce rôle. Mais, pour rien au monde, je ne l'aurais laissé faire; plutôt que de le mettre dans une si pénible position, j'ai décidé de me retirer de la cause et de prendre sur mes épanles toute l'ignominie et la honte qui peuvent résulter de mes poursuites contre lord Queensberry.
Il m'aurait été impossible de défendre ma cause sans faire paraître lord Alfred Douglas comme témoin contre son père. Lord Alfred Douglas comme témoin contre son père. Lord Alfred Douglas était extrêmement anxieux de remplir ce rôle. Mais pour rien au monde je ne l'aurais laissé faire; plutôt que de le mettre dans une si pénible position, j'ai décidé de me retirer de la cause et de prendre sur mes épaules toute l'ignominie et la honte qui peuvent résulter de mes poursuites contre lord Queensberry.

Arrestation d'Oscar Wilde
Londres, 5 avril.

Oscar Wilde a été arrêté à 7 h. moins 5 et conduit en voiture au dépôt des détenus.

Londres, 5 avril — Oscar Wilde a été arrêté à 7 heure moins cinq et conduit en voiture au Dépôt des détenus.
Londres, 5 avril. - Oscar Wilde a été arrêté à 7 heures moins cinq et conduit en voiture au Dépôt des détenus.
Londres, 5 avril. — Oscar Wilde a été arrêté à 7 heures moins cinq et conduit en voiture au Dépôt des détenus.
Londres, 5 avril. — Oscar Wilde a été arreté à 7 heures moins cinq et conduit en voiture au Dépôt des détenus.
Londres, 5 avril. — Oscar Wilde a été arrêté à 7 heures moins cinq et conduit en voiture au Dépôt des détenus.
M. Oscar Wilde a été arreté dans la soirée et conduit au tribunal de Bow-Street et écroué.

II semblait pâle et gardait une attitude insouciante.

Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.

Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté prvisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, qui lui a été refusée.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a […] une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire de son ami, qui lui a été refusée.
Lord Alfred Douglas a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire de son ami, qui lui a été refusée.
Lord Alfred Douglas, fils du marquis de Queensbury, au sujet duquel avait eu lieu le procès, a offert une caution pour obtenir la liberté provisoire du prévenu, ce qui lui a été refusé.

M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra demain à dix heures devant le magistrat de police.

M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde accusé de crime comparaîtra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra demain, à dix heures, devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaitra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde accusé de crime, comparaîtra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra demain, à dix heures, devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde accusé de crime, comparaîtra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde accusé de crime, comparaitra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra, demain, à dix heures, devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde accusé de crime, comparaîtra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra demain, à dix heures, devant le megistrat de police.
M. Oscar Wilde accusé de crime comparaîtra-demain à dix heures devant le magistrat de police.
Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra demain à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra ce matin, à dix heures, devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra aujourd'hui, à dix heures, devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime, comparaîtra aujourd'hui à dix heures devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime contre les mœurs, comparaîtra demain, à dix heures, devant le magistrat de police.
M. Oscar Wilde, accusé de crime contre les mœurs, comparaîtra demain, à dix heures, devant le magistrat de police.
Accusé de crime, il comparaîtra ce matin devant le magistrat de police.
Accusé de crime, il comparaîtra ce matin devant le magistrat de police.

THE LONDON SCANDALS
English manners. — Oscar Wilde and his
boyfriends. - The jugement. —
Arrest

The day before yesterday began, at the Old Bailey, in front of the "Central Criminal Court", to end with an unexpected turn of events, the lawsuit which Mr. Oscar Wilde, the well-known author, had brought against the Marquis de Rucensberry. , for defamation.

All the London aristocracy had met there. We expected very naturalistic details, and we literally crashed.

The City sheriffs were there sitting with the judge, Mr. Henri Collins, in a red robe. All the notables of the corporations settle in the places that were reserved for them (the Old Bailey depends on the City). Then a number of lawyers in white wigs, in black robes, journalists, curious privileged people

At ten-thirty, the marquis took his place in the dock. He still looked young with his black hair and whiskers, but of a blackness that betrayed artifice; angular figure, strange, but not devoid of nobility.

As soon as the twelve members of the jury have been sworn in, Sir Ed. Clarke rises and presents the case.

The interrogation of Mr. Oscar Wilde

On February 28 last, Mr. Oscar Wilde found at his club a card from the Marquess of Queensberry on which the noble lord had written insulting words, accusing him of having — or posing to have — unmentionable morals. the marquis claims, as we know, to snatch his youngest son, the young Lord Alfred Douglas, from the friendship of the writer.

From there the complaint of Mr. Oscar Wilde, arrest of the marquis, authorization to prosecute before the court of assizes and lawsuit. The details will be given to us through examinations and cross-examinations.

Let us recall here that, according to English law, the witnesses are successively questioned by the lawyers of the two parties and not by the judge who can only ask additional questions. Ouant to the accused, he is not compelled to any interrogation.

Mr. Oscar Wilde is the first witness. He introduces himself and takes the oath. Its maintenance is studied. He leans gracefully on the bar, playing with his gloves, tilts from right to left his big head with neatly wavy hair that frames a freshly shaven face.

It was Sir Edward Clarke, his lawyer, who questioned him first, very skilfully, giving him the best part. We learn that Mr. Oscar Wilde has been married since 1884, has two sons and is a famous author. Lord Alfred Douglas has long been his close friend, and the Marquess himself, in 1892, had lunch with the two friends at the Cafe Royal.

It was in 1893 that Mr. Oscar Wilde learned that abusive rumors were being spread against him and this is how: A man named Wood claimed to have found in the pocket of an old coat given to him by Lord Alfred Douglas, four letters written by Mr. Oscar Wilde. Wood offered them to Mr. Oscar Wilde and this one gave him approximately 500 francs to enable him to carry out his desire to go to seek fortune in New York.

Letters — Blackmail

Only three letters had been returned. The only important one was in the hands of a man named Allen who tried to blackmail Mr. Oscar Wilde. “They offer me 1,500 fr. he said. " Well! sell it, replied the writer, I have never been paid so much for such a short piece of prose. »

Here is the translation of this letter addressed to the youngest son of the Marquess of Queensberry:

My dear boy (the English words my own emphasize the idea of possession), your sonnet is lovely, and it is wonderful that your red lips, like the leaves of roses, are as well made for the music of song as for the madness of the kiss. Your soul wanders between passion and poetry. I am sure that Hyacinthe, so madly loved by Apollo, was none other than you in Greek antiquity. Why are you alone in London and when are you going to Salisbury? Go ahead and refresh your hands in the gray twilight of goth things and come here whenever you want. It's a delicious place. All that's missing is you. But go to Salisbury first. Always with undying love: Your Oscar. »

If the letter had been written in French, there would probably be: tu, and not: vous.

Mr. Oscar Wilde repeated to the audience several times that this letter was a superb piece of prose, a real sonnet. Moreover, it was later translated in the form of a sonnet in French.

The cross-examination

The highlight of the first day was the cross-examination of Mr. Oscar Wilde by Mr. Carson, counsel for the opposing party. Rarely has a tighter duel been fought between two men. The accuser suddenly became accused, an accused whom the defender struck with his sharp, vehement, troubling questions.

Mr. Oscar Wilde some time ago sent a series of maxims for the use of young people to a review called the Chameleon, in which Lord Alfred Douglas was a contributor. Now, in the same issue of the review, appeared an article entitled The Priest and the Acolyle and speaking of shameful morals. “Is this article immoral? asks Mr. Carson. "It is worse, it is badly written," replies Mr. Wilde.

Then the lawyer attacks a book by MO Wilde, entitled: The Portrait of Dorian Crey. It is about a man who adores madly, extravagantly, absurdly, a marvelously handsome young man.

"Have you ever worshiped like this?" asks the accuser.
'I've only ever adored myself,' replies the witness.

Then as Mr. Carson reads another letter from the writer to his friend, as extraordinary as the one quoted above:

— Everything I write is extraordinary! replies Mr. Wilde emphatically.

The eminent lawyer then clarifies his accusations.

How does Mr. Oscar Wilde explain his intimate friendship with this Wood who is only a blackmailer? Why call him by his first name, give him money, dine with him in private?

It is impossible to reproduce all the questions in their revoltingly brutal and crude precision.

The rest of the interrogation turns entirely on the relations of Mr. Oscar Wilde with some young men.

English manners

It was first a man named Taylor whom Mr. Wilde saw again last Tuesday, and whom the lawyer described as "a provider of young people well known to the police, living in an apartment whose curtains are never half-opened , where very strong perfumes burn”. He is often Wilde's host for lunch and dinner. Then comes the series of these young people. The same questions come up for everyone.

Charles Parker had been a servant when Taylor introduced him to MO Wilde.

- How old was he ? “About twenty years. "Was he a writer?" No. "How much money did you give him?" — About 4 to 5 pounds sterling. - Why? 'Because I liked him. "What pleasure did you find in his company?" — The pleasure of being with those who are young, gay and amiable.

Here, in summary, is the interrogation that comes up with a few variations about each of the young people. Almost all received a silver cigarette holder as a gift. “It's my habit! says Oscar Wilde.

He took one of these young people, Fred. Atkins, in Paris, where he lived with him, boulevard des Capucines.

As for Walter Grainger, he employed him as a servant. "Did you kiss him?" 'No,' replies M. Wilde angrily, 'he was ugly to begin with. "Why do you speak of his ugliness?" immediately replies the terrible lawyer.

Sir Edward Clarke tries to rouse his client, and he reads five letters from the Marquis to his son.

Strange rumors circulated about these letters in which, it was said, the names of some high personages were mixed up with the accusations against Mr. Oscar Wilde. “Wilde,” wrote the Marquess to his first father-in-law, Mr. Alfred Montgomery, “is a coward of the Rosebery type. »

Finally Mr. Carson rises; he is surprised at the absence of Taylor, who is in London, and whose testimony we would have liked to hear. Then he seeks to prove that Mr. Oscar Wilde poses well to be what he is accused of.

Spectacular turn of events

After Mr. Carson's argument, Sir Edward Clarke announces that his client has given up the prosecution to avoid further scandalous proceedings; he confesses that the Marquess of Queensberry did not defame him.

The jury returns a verdict declaring that the public accusation made by the Marquess of Queensberry was justified, and was made in the public interest.

The emotion was very strong in the whole audience. The verdict is warmly applauded.

Arrest warrant

A warrant for the arrest of Mr. Oscar Wilde has been issued by Sir John Bridge in consequence of the following letter from Mr. Charles Russell, solicitor of Lord Queensberry, to the Crown.

So that there is no failure in the work of justice, I believe it my duty to send you a copy of all the statements of our witnesses, with the stenographic record of the hearings.

When Mr Wilde left the Central Criminal Court yesterday, he got into a car with a comrade and drove to Holborn-Viaduc Hotel. Shortly after, he was joined by Lord Alfred Douglas and another person.

All four remained carefully shut up in a private room, and at one o'clock they took lunch.

Meanwhile, the car remained at the door of the hotel.

Later, it is not known what Mr. Wilde did, but he sent the following letter to the newspapers:

It would have been impossible for me to defend my case without calling Lord Alfred Douglas as a witness against his father. Lord Alfred Douglas was extremely anxious to fulfill this role. But for nothing in the world would I have let him do it; rather than put him in such a painful position, I have decided to retire from the cause and take on my shoulders all the ignominy and shame which may result from my proceedings against Lord Queensberry.

Arrest of Oscar Wilde
London, April 5.

Oscar Wilde was arrested at 7 a.m. minus 5 and driven by car to the depot.

He looked pale and kept a carefree attitude.

Lord Alfred Douglas offered bail to obtain the defendant's provisional release, which was refused.

M. Oscar Wilde, accused of a crime, will appear tomorrow at ten o'clock before the magistrate of police.

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